« Il faut remettre le destin des jeunes entre leurs mains », entretien MEDI1Tv avec M. Fahim, Président d’Aljisr

A l’occasion du lancement d’un nouveau Bus de la Découverte « Ibn Rochd » par Al Jisr en partenariat avec la Fondation BMCI le 27 avril dernier, la chaine de télévision Medi1 TV a invité le nouveau Président de l’association, Zakaria Fahim, pour présenter cette action menée depuis 3 ans pour désenclaver les écoles isolées ou rurales du Royaume et leur permettre d’avoir accès aux livres, à la culture et à toutes formes d’arts.

A la tête désormais de cet engagement pour l’amélioration du système éducatif dans notre pays, hier, aujourd’hui et surtout demain, le Président a présenté l’ensemble des actions menées depuis plus de 20 ans depuis le siège de Casablanca dans le champ de l’éducation, mais également de la formation, de l’inclusion socio-professionnelle, et de la réflexion sur l’environnement et l’économie circulaire de nos objets du quotidien.
Rappelant qu’il n’y a de sens que de répéter le mot « ensemble » pour porter ces synergies, M. Fahim a rappelé que nous étions « un grand pays », autant par son ambition de proposer un espoir aux jeunes que par sa géographie, nourrissant en cela le projet des « Bibliobus ».
« Beaucoup d’écoles publiques et rurales n’ont pas de bibliothèques de classe, même dans certains quartiers de Casablanca », a-t-il rappelé, d’où cette idée de « ramener la bibliothèque et donner aux enfants l’envie de lire, « plus tôt c’est possible et plus vous réduisez le taux d’échec en les accompagnant sur la lecture ».
Cet accès permet de « toucher 33.000 élèves et 200 écoles sur une année », grâce à de nombreux partenariats avec des entreprises, des fondations et des organisations civiles du Royaume, « plus de 4.000 heures d’ateliers proposés de la 1ère année du CP jusqu’à la dernière du primaire ».
Un grand effort a consisté à créer des cahiers d’activités scolaires, en abordant le spectre le plus large, « notamment ce qui est lié aux questions du genre ».
Un « constat triste », n’a pu s’empêcher de partager la journaliste de Medi1Tv, « le livre est encore considéré comme facultatif », lui a répondu M. Fahim, « c’est pour cela que, chaque année, 30.000 livres prennent place dans ces bibliothèques ».
A été expliquée également l’action d’Al Jisr de formation des formateurs, et des bénévoles qui rejoignent Al Jisr pour soutenir des ateliers de lecture, et permettre également de s’engager vers le digital.
La « faillite du système » n’est pas un constat définitif, « aujourd’hui , chaque année, 750.000 rentrent dans le système scolaire complet, mais 300.000 d’entre eux décrochent, avec à peine 8% qui iront ensuite à l’université, et à peine un quart qui dépasse le primaire ».
« L’accompagnement doit permettre d’ouvrir l’esprit de nos jeunes et doit aussi être encouragé, comme ces enseignants que nous rencontrons sur le terrain », qui poursuivent une vocation sincère et déterminée, « il faut valoriser ces enseignants avec qui ça marche ».
Il faut mettre de la proximité avec les besoins de ces écoles, « et, au bout du compte, l’emploi est en inadéquation du fait d’une mauvaise orientation, de mauvaises formations ».
Greenchip est devenu le porte flambeau de l’action de formation d’Al Jisr, en accueillant en cycle court des formations en maintenance informatique, « 100 ordinateurs reconditionnés sont offerts à chaque année aux école tout en donnant un métier aux 700 jeunes que nous accueillons chaque année ».
« Ouvrir le monde aux jeunes, en leur permettant de rêver en grand », le bon métier est celui qui est adapté à leurs profils, a rappelé le Président, « ensemble nous pouvons aussi redonner de la dignité aux parents qui espèrent que leurs enfants vont réussir ».
Le lien entre la formation et l’entreprise à construire en amont, dès l’école jusqu’au monde du travail, de façon la plus humaine possible, passe donc par le renforcement des enseignants et la possibilité de donner une seconde chance aux jeunes en situation de décrochements.
« Si cela marche chez vous, cela peut marcher ailleurs », a réagi la journaliste, cette méthodologie et ses outils peuvent être mis à disposition de ceux qui le souhaitent, a confirmé M. Fahim.
« Il va falloir avoir une analyse des contenus pédagogiques et des projets innovants, où le digital est au service de l’humain », a-t-il complété, en précisant que les 50 permanents étaient soutenus par des centaines de bénévoles mais également des entreprises, l’INDH, des fondations.
« Si l’on est dans une logique d’une intelligence collective, on est capable d’arrêter l’hémorragie », a-t-il rajouté avec le sourire de l’espoir, en concluant : « il n’y a pas de secret, il faut remettre le destin des jeunes entre leurs mains ».

L’intégralité de l’entretien TV est à retrouver ici.