Alors que se profile la nouvelle rentrée scolaire (la 21ème d’Al Jisr), on tente de résumer le sens général des actions de notre association partenariat École-Entreprise, basée à Casablanca et engagée dans de multiples actions de soutiens scolaires et d’insertions socio-professionnelles.
Repenser le lien social et inclusif entre la jeunesse et le Royaume du Maroc. Les construire, et les renforcer, action après action. Depuis la Petite Enfance jusqu’à l’accès au marché du travail, nourrir l’espoir par le dialogue, et la confiance.
Depuis plus de 20 ans, l’association Partenariat Ecole-Entreprise Al Jisr refuse tout fatalisme face au constat officiel d’un grand pays où 750.000 enfants rentrent dans le système scolaire complet, mais où 300.000 d’entre eux décrochent, avec à peine un quart qui dépasse le primaire et moins de 8% qui iront ensuite à l’université.
Depuis son siège de Casablanca, et désormais dans de multiples territoires du Maroc, l’association est engagée pour l’amélioration du système éducatifdans notre pays, mais également ceux de la formation, de l’inclusion socio-professionnelle, et de la réflexion sur l’environnement et l’économie circulaire de nos objets du quotidien.
Cela passe tout d’abord par le retour d’un plaisir et d’une envie de lire, par de multiples actions menées pour mettre à bas l’idée d’une activité « facultative » : chaque année, Al Jisr fournit plus de 30.000 livres mises à disposition dans des bibliothèques d’écoles pour lesquelles sont engagées en parallèle des actions de sensibilisation à la gestion de bibliothèques, et des formations d’enseignants, d’animateurs-socioculturels et de directeurs d’établissements.
A ce titre, couvrant désormais 5 régions du Maroc, l’initiative des Bus de la Découverte permet d’aller dans des écoles de zones rurales insuffisamment équipées, pour un moment de partages culturels entre les animateurs de Al Jisr, les enfants et les enseignants.
Y trouvent leur place des ateliers de théâtre, des séances de cinéma et la remise de Cahiers d’Activités remis gratuitement aux enfants pour leur permettre de nourrir le goût d’apprendre.
L’initiation au digital vient d’y trouver une place également, pour leur permettre d’avancer plus vite vers leur avenir, en permettant d’ouvrir l’esprit des jeunes et en encourageant les enseignants rencontrés sur le terrain. Et ça marche.
Cette proximité avec le tissu scolaire publique permet d’attaquer à la racine des trajectoires de vies souvent fragilisées par une mauvaise orientation, une mauvaise formation, et c’est en donnant confiance à l’individu, dès son plus jeune âge et jusqu’à l’âge adulte, que l’enseignement positif produit ses meilleurs résultats. Dans la classe mais également dans le cadre familial, en redonnant aussi de l’espoir aux parents qui espèrent que leurs enfants vont réussir.
La construction du lien entre la formation et l’entreprise, à construire en amont, dès l’école jusqu’au monde du travail, de façon la plus humaine possible, passe donc naturellement par la possibilité de donner de nouvelles opportunités aux jeunes en situation de décrochements.
En ce sens, le Centre de la Seconde Chance (C2C) est devenu le porte-étendard de l’action d’inclusion socio-professionnelle d’Al Jisr, en proposant aux jeunes mais également à leur famille un temps d’accueil et d’écoute, l’orientation vers de multiples formations proposées par Al Jisr, en particulier dans le champ de l’informatique.
Le CFA Greenchip en est le cœur, qui propose en cycle court des formations en maintenance informatique à plus de 700 jeunes accueillis chaque année, mais également une action directe vers le secteur scolaire.
En effet, par une action de collecte de matériels ou équipements défectueux vers une première activité de recyclage, leur revalorisation permet de reconditionner 100 ordinateurs chaque année qui sont offerts à des écoles publiques, en l’accompagnant d’ateliers de formation ou de prise en main.
Là encore, cela marche, par le travail sur le terrain des 50 permanents d’Al Jisr mais également par de très nombreux bénévoles et partenaires, publics et privés, tous engagés dans des actions de « Journées solidaires » marquées par de la joie, du partage.
Les « good stories » alimentent alors les raisons de penser que cette pédagogie active et innovante porte des fruits dont ont besoin la jeunesse et l’énergie de ce pays.
Ce principe d’intelligence collective structure par exemple l’une des plus récentes actions d’Al Jisr avec l’ouverture l’an passé d’un premier Fab Lab à Casablanca, un espace entièrement dédié à l’innovation, à la création numérique, à l’informatique.
Mis en œuvre par C2C, son objectif est d’être ouvert aux jeunes «Neets» (de l’anglais «Not in Employment, Education or Training»), souvent en décrochage scolaire et social, et de les accompagner dans un parcours de compétences-emploi en intégrant la dimension du travail en mode « projet » (« j’ai un problème : je dois trouver la solution »), c’est-à-dire en allant à la recherche des informations nécessaires, que cela soit sur le Net ou autour de soi.
Machine à découpe laser, machines textiles et vinyle, imprimantes 3D, et ordinateurs enrichis de programmes de conception 2D et 3D : cette approche de la formation à la co-construction repose sur un espace entièrement dédié à la mise en oeuvre des projets dans le numérique et dans l’émulation, tout en intégrant le « droit à l’erreur », qui est fondamental dans leur possibilité d’avancer, d’échanger et de se remobiliser.
L’accompagnement des projets de ces jeunes repose sur des salariés du Fab Lab mais également à des professeurs invités à leur donner des notions de base, depuis leurs spécialisations pour rattraper ce à quoi ils n’ont pas eu accès (session, calcul, informatique, développement informatique, développement 3D, webdesign).
Pour le nouveau Président de l’association, Zakaria Fahim, « si l’on est dans une logique d’une intelligence collective, on est capable d’arrêter l’hémorragie, et remettre le destin des jeunes entre leurs mains ».
Pour plus de renseignements sur Al Jisr, il vous est possible de vous rendre sur le site https://aljisr.ma, de découvrir l’ensemble des actions menées et de comprendre notre conviction : « Pour élever un enfant, il faut tout un douar » (« village).
Merci donc à tous nos partenaires, publics et privés, nationaux et internationaux, de soutenir nos actions pour nourrir les espoirs du Maroc de demain.